La situation la plus stressante et la pire qui puisse arriver à un professeur de musique et à ses élèves est probablement de se voir interdire de chanter en classe. Cette situation dure depuis plus d’un an maintenant, et la percussion corporelle fait à présent partie de notre quotidien. Au début de l’année scolaire 2020/21, les instruments (maillets, mailloches, percussions etc.) ont été transportés à travers le lycée de la salle de musique à la salle de classe et ils ont été désinfectés après chaque utilisation, dans certains cas plusieurs fois pendant la même heure de cours , afin de permettre aux élèves de jouer au moins un peu de musique .
Grâce à l’ouverture des salles de musique, la situation s’est nettement améliorée.
L’enseignement en alternance nous permet de disposer de conditions idéales pour faire de la musique en classe : il y a toujours suffisamment d’instruments disponibles pour chaque élève et la pratique se fait de façon détendue et productive. Travailler sur un « Frère Jaques » à trois voix avec une baguette ou sur un accompagnement de la chanson « On écrit sur les murs » est un vrai bonheur pour les professeurs et les élèves.
Dans la classe 6b, compte tenu de l’interdiction persistante de chanter, il nous a paru intéressant d’élaborer un projet « ukulélé » au 1er trimestre. Après l’achat par les familles, à titre privé, des derniers ukulélés à Noël, le projet a pu commencer au deuxième trimestre – en ligne. Après plusieurs tentatives numériques (infructueuses) d’apprendre à jouer de l’ukulélé, certains élèves sont au moins parvenus à accorder leur instrument. Cela nous a permis de remarquer que, même en tant que professeur, on peut être trempé de sueur à cause du stress et de l’effort après une réunion Zoom !… Ici aussi, les cours en alternance ont été un atout pour nous : faire de la musique ensemble en présentiel est une expérience sonore unique et indispensable pour les enfants qui n’ont jamais appris à jouer d’un instrument auparavant. Le demi-groupe rend le processus d’enseignement plus facile des deux côtés.
Même si le retour à l’enseignement en présentiel avec les groupes A et B en alternance présente certains avantages, nous avons également pu tirer partie de l’enseignement en ligne . Grâce à notre nouvelle collègue de musique, Nathalie Kusmirek, et à son engagement, toutes les classes 7 ont pu entrer en contact avec le chanteur du groupe rock « Mother ». Grâce à des vidéoconférences, l’artiste et un important groupe d’élèves ont pu se parler facilement.
Après une brève présentation de sa personne et de sa carrière musicale, Benni nous a donné un bref aperçu des différents styles de musique underground. Il a aussi évoqué la structure typique d’une chanson. Ce qui a ,plus que tout ,intéressé les élèves, c’est lorsque Benni a parlé du processus de création d’une chanson rock, que nous avons ensuite écoutée et regardée. Nous avons ainsi appris que le clip vidéo de la chanson « Sheeple » a été créé sur la base d’environ 3000 photos qu’il a prises lui-même. Nous espérons à l’avenir mettre encore plus de musiciens en contact avec les élèves !
Parfois, en tant que professeur de musique, on a la chance de présenter un sujet théorique d’une telle manière qu’il suscite un enthousiasme manifeste de la part des élèves. Dans les classes 6, il a été question des partitions et des indications de volume sonore. Les élèves ont développé leurs propres partitions maritimes:
Il était difficile et souvent frustrant ,pour les enseignants comme pour les élèves, de rester en contact les uns avec les autres pendant les cours uniquement à distance. Parfois, il était possible de faire un peu participer les élèves en les laissant simplement s’exprimer sur leur état actuel. Ces captures d’écran ont été réalisées pendant ces moments-là.
Na-young Choi