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94. Jahrestag des Waffenstillstands am 11. November 1918

94. Jahrestag des Waffenstillstands am 11. November 1918

 11. November 2012. Anlässlich des 94. Jahrestags des Waffenstillstands am 11. November 1918 gedachten wir während einer Veranstaltung auf dem Friedhof im Deutsch-Französischen Garten der gefallenen französischen und deutschen Soldaten.

An der Gedenkfeier nahmen auch Vertreter von Veteranenvereinigungen und Regionalpolitiker sowie der französische Generalkonsul im Saarlande teil.

Dabei konnten wir nicht nur die Reden der Repräsentanten aus Politik und Militär verfolgen, sondern hatten selbst die Möglichkeit, deutsche und französische Texte vorzulesen, die Nationalismus, Humanismus und auch die gelungene Zusammenarbeit in der Europäischen Union zum Ausdruck brachten.

Sabrin Zaghbouni (2S2)

Wie die Schüler der Klasse 2ES die Gedenkveranstaltung am 11. November erlebt haben:

  • Aurélie: Sinn der Veranstaltung war an das Ende des 1. Weltkriegs zu erinnern und die zahlreichen Toten nicht zu vergessen.
  • Max: Was habt ihr an dem Tag gemacht?
  • Paul: Wir nahmen an einer Gedenkfeier teil, bei der wir einen Text vorgelesen haben, der die Beziehungen europäischer Länder untereinander thematisierte.
  • Aurélie: Zuerst waren wir auf dem Militärfriedhof im Deutsch-Französischen Garten, danach an der Gestapo-Gedenkstätte Goldene Bremm.
  • Paul : Wie habt ihr euch dabei gefühlt?
  • Aurélie: Es war sehr bewegend. Dieser Ort erinnerte mich an die Leiden unserer Vorfahren. Es gab Fotos aus der Zeit des 2. Weltkriegs.

Von Schülern während der Gedenkveranstaltung vorgelesene Texte:

Ernest Renan, Qu’est-ce qu’une Nation ? 1882.

Discours prononcé à la Sorbonne le 11 mars 1882.

  1. L’Europe : unie dans la diversité

Depuis la fin de l’Empire romain, ou, mieux, depuis la dislocation de l’Empire de Charlemagne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations, dont quelques-unes, à certaines époques, ont cherché à exercer une hégémonie sur les autres, sans jamais y réussir d’une manière durable.

Ce que n’ont pu Charles-Quint, Louis XIV, Napoléon Ier, personne probablement ne le pourra dans l’avenir. L’établissement d’un nouvel Empire romain ou d’un nouvel Empire de Charlemagne est devenu une impossibilité.

La division de l’Europe est trop grande pour qu’une tentative de domination universelle ne provoque pas très vite une coalition qui fasse rentrer la nation ambitieuse dans ses bornes naturelles. Une sorte d’équilibre est établi pour longtemps.

La France, l’Angleterre, l’Allemagne, la Russie seront encore, dans des centaines d’années, et malgré les aventures qu’elles auront courues, des individualités historiques, les pièces essentielles d’un damier, dont les cases varient sans cesse d’importance et de grandeur, mais ne se confondent jamais tout à fait. (…)

  1. La volonté de vivre ensemble.

L’histoire humaine diffère essentiellement de la zoologie.

La race n’y est pas tout, comme chez les rongeurs ou les félins, et on n’a pas le droit d’aller par le monde tâter le crâne des gens, puis les prendre à la gorge en leur disant : “Tu es notre sang ; tu nous appartiens !” En dehors des caractères anthropologiques, il y a la raison, la justice, le vrai, le beau, qui sont les mêmes pour tous. (…)

Ce que nous venons de dire de la race, il faut le dire de la langue.

La langue invite à se réunir ; elle n’y force pas. Les États-Unis et l’Angleterre, l’Amérique espagnole et l’Espagne parlent la même langue et ne forment pas une seule nation.

Au contraire, la Suisse, si bien faite, puisqu’elle a été faite par l’assentiment de ses différentes parties, compte trois ou quatre langues.

Il y a dans l’homme quelque chose de supérieur à la langue : c’est la volonté.

La volonté de la Suisse d’être unie, malgré la variété de ses idiomes, est un fait bien plus important qu’une similitude souvent obtenue par des vexations. (…)

N’abandonnons pas ce principe fondamental, que l’homme est un être raisonnable et moral, avant d’être parqué dans telle ou telle langue, avant d’être un membre de telle ou telle race, un adhérent de telle ou telle culture.

Avant la culture française, la culture allemande, la culture italienne, il y a la culture humaine.

Voyez les grands hommes de la Renaissance ; ils n’étaient ni français, ni italiens, ni allemands. (…)

La communauté des intérêts est assurément un lien puissant entre les hommes.

Les intérêts, cependant, suffisent-ils à faire une nation ? Je ne le crois pas.

La communauté des intérêts fait les traités de commerce.

Il y a dans la nationalité un côté de sentiment ; elle est âme et corps à la fois (…)

  1. La nation, un plébiscite de tous les jours.

La nation, comme l’individu, est l’aboutissant d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements.

Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. Un passé héroïque, des grands hommes, de la gloire (j’entends de la véritable), voilà le capital social sur lequel on assied une idée nationale.

Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple.

On aime en proportion des sacrifices qu’on a consentis, des maux qu’on a soufferts (…) oui, la souffrance en commun unit plus que la joie.

En fait de souvenirs nationaux, les deuils valent mieux que les triomphes, car ils imposent des devoirs, ils commandent l’effort en commun.

Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore.

Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune.

L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est une affirmation perpétuelle de vie.


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